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Par philhellene le 16 Octobre 2014 à 21:57
La totalité de la mosaïque est désormais dégagée, et comme sur la fresque de la "Tombe de Perséphone", Pluton-Hadès, de son bras gauche, tient fermement Perséphone qui se débat. Les similitudes entre les deux représentations sont frappantes. C'est la 1ère fois que l'on trouve une mosaïque dans un tombeau macédonien, mosaïque, qui, ne l'oublions pas, conduit à la porte de marbre et à ce qui est probablement la chambre funéraire. Depuis la porte aux sphinges, en passant par les caryatides, la progression est particulièrement soignée, de l'ordre d'une mise en scène.
Le rapt de Perséphone est à mettre en relation avec l'orphisme et les cérémonies dionysiaques : les rois macédoniens étaient les grands prêtres de ces cultes. Il semblerait donc que cette tombe ait un lien avec la maison royale macédonienne (les Téménides) : elle apparaît, au fur et à mesure de l'avancée, de plus en plus exceptionnelle et royale !
Le désespoir de la jeune fille-aux-belles-boucles-flamboyantes, arrachée aux siens, est finement rendu par le mouvement de la tête, par le regard et le bras tendus vers l'arrière : appel à l'aide et adieu au monde d'en haut... Cette mosaïque, par ses couleurs, son dessin, la mise en espace des espaces des personnages, fait penser aux grandes peintures de Botticelli...
La mosaïque a été immédiatement protégée : du phelizol (? en grec φελιζόλ) et un plancher de bois permettant à l'équipe de se déplacer et poursuivre le travail. Une coupe dans la partie endommagée de la mosaïque a montré que les tesselles reposent sur un mortier de 8-10 cm, sous lequel il y a une couche de pierres polies en arrondi d'une épaisseur de 10-12 cm, posées à même le sol qui est d'argile sablonneuse.
M.R.
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Par philhellene le 15 Octobre 2014 à 09:42
Plus on s'avance sous terre, plus les travaux de soutènement sont importants, et déblayer les masses de terre n'est pas sans risque, ni pour la tombe ni pour les équipes ! Ce n'est donc que dimanche dernier, 12 octobre, que la deuxième chambre (derrière les Caryatides) a pu être dégagée, faisant apparaître une mosaïque (4,5m x 3m), elle aussi stupéfiante de beauté ! Elle couvre le sol jusque la porte de marbre qui donne sur une troisième chambre.
Sur deux de ses côtés la mosaïque est encadrée par une frise (0.60m de large), elle aussi remarquable - les motifs de la spirale et du méandre sont courants. Surprenant par sa régularité le cercle central (0,80m de diamètre) : ce pourrait être l'emplacement d'un autel, ensuite retiré... Les tesselles manquantes ont été trouvées dans la terre, et la mosaïque pourra être, au moins en partie, complétée, ce qui permettra de conforter l'hypothèse avancée qui est d'ores et déjà une quasi certitude, à savoir que le personnage manquant est Perséphone, enlevée par le dieu des Enfers, Pluton (le cavalier de droite) et conduite aux Enfers* par Hermès psychopompe**. La mort est un rapt, un "ravissement"...
Pluton : représentation traditionnelle sous la forme d'un homme mûr, voire ici plutôt âgé, et couronné de laurier - sous les traits du père d'Alexandre, Philippe II ?...
Nous regardant, Hermès, le jeune messager des dieux, dans sa fonction de Psychopompe : il porte sa coiffure aux larges bords, le pétase / ο πέτασος et jeté sur ses épaules son manteau de voyage, le mandyas / ο μανδύας. Il tient le caducée, son insigne de héraut*** / το κηρύκειο, et est chaussé de ses sandales ailées / φτερωτά σανδάλια.
Le "dessin" de la mosaïque est d'une précision et d'une finesse exceptionnelle, sans oublier la diversité des couleurs.
Un tel motif dans une tombe n'a rien d'étonnant, et est même traditionnel. A Aegai / Vergina, se trouve une fresque représentant cet enlèvement dans la tombe appelée, et pour cause, la "tombe de Perséphone" !
De gauche à droite, Hermès guidant le char à 2 chevaux, Pluton tenant un fouet et de l'autre bras emportant Perséphone, puis, tout en bas, à droite, (probablement) une servante affolée.
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*Enfers : le monde d'en bas par opposition au monde d'en haut sans autre connotation, avec ses lieux de délices, comme les Champs Elyséens, et ses lieux réservés aux grands "criminels" (Sisyphe par exemple).
** psychopompe : qui conduit les âmes dans le monde d'en bas. "pompe" signifie cortège : cf nos pompes funèbres. Comme généralement, c'est cérémonieux, pompe en est venu à avoir le sens courant et péjoratif de cérémonie, mais "enflée"...
*** héraut : celui qui annonce, qui fait les annonces officielles, le crieur public
Les photos sont celles transmises à la presse par le Ministère de la Culture. Le texte s'inspire librement des articles parus dans TA NEA et Eleftheropypia.
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Petit "cadeau" pour les néohellénistes, TA NEA du 12.10.2014: description de la mosaïque
Την κεντρική παράσταση περιβάλλει διακοσμητικό πλαίσιο, πλάτους 0,60μ.,το οποίο συντίθεται από διπλό μαίανδρο, τετράγωνα και τρέχουσα σπείρα, ενώ το φόντο της παράστασης είναι σε αποχρώσεις γκρι-μπλε.
Η κεντρική παράσταση απεικονίζει άρμα σε κίνηση, που σύρεται από δύο λευκά άλογα, το οποίο οδηγεί γενειοφόρος άνδρας, με στεφάνι δάφνης στο κεφάλι. Μπροστά από το άρμα απεικονίζεται ο θεός Ερμής ως ψυχοπομπός, ο οποίος φορά πέτασο, μανδύα, φτερωτά σανδάλια και κρατά κηρύκειο. Η σύνθεση έχει κατεύθυνση από ανατολικά προς τα δυτικά.
Η παράσταση διακρίνεται για την εξαίρετη τέχνη στην απόδοση των λεπτομερειών των χαρακτηριστικών, τόσο των μορφών, όσο και των αλόγων, όπως και για την αρμονία των χρωμάτων. Η σύνθεση είναι σύγχρονη του ταφικού συγκροτήματος και χρονολογείται στο τελευταίο τέταρτο του 4ου αιώνα π.Χ.
Το ψηφιδωτό έχει υποστεί φθορά στο κέντρο, σε σχήμα κύκλου, διαμέτρου 0,80μ. Ωστόσο, πολλά μέρη από το φθαρμένο τμήμα έχουν βρεθεί στην αμμώδη επίχωση. Τις επόμενες μέρες θα γίνει προσπάθεια συγκόλλησης και αποκατάστασής του, προκειμένου να συντεθεί, στο μέτρο του δυνατού, η συνολική εικόνα της παράστασης.
7 commentaires -
Par philhellene le 9 Octobre 2014 à 23:10
L'impressionnant lion de marbre (5,30m de hauteur) d'Amphipolis se dresse près du vieux pont du Strymon, sur la route départementale qui va d'Amphipolis à Serrès : il y monte la garde depuis l'automne 1937.
C'est en 1912, lors des guerres balkaniques, que des soldats grecs, construisant un pont sur le Strymon, localisent dans le fleuve et sur la rive des blocs de marbre antique sculptés qui avaient été réemployés par les Romains pour faire un barrage sur le Strymon.
Un peu plus tard, en 1916, ce sont des soldats anglais qui, au cours de travaux de fortifications, trouvent les blocs manquant de ce qui apparaît comme étant un lion aux proportions énormes. "Archéophiles", ils s'empressent de transporter ces blocs près de la mer, afin de les envoyer en Angleterre, mais une incursion bulgare met un terme à leur entreprise...
Dès le milieu du XIXème siècle, la Macédoine a attiré beaucoup d'archéologues, de français notamment (l'Ecole Française d'Athènes* a été fondée en 1846) : une mention particulière pour Paul Perdrizet (un des fondateurs de l'école d'archéologie et d'histoire des arts de Nancy).
Les fouilles reprirent au début des années 1930 et mirent au jour d'autres éléments du lion, et en 1936, l'archéologue français Jacques Roger et l'américano-suédois Oscar Broneer prennent en main le chantier : ils "recollent" les morceaux du lion (monument funéraire) et le remontent sur un socle, persuadés que les blocs trouvés appartiennent au socle originel, ce qui n'est pas le cas. Les débris du socle se trouvent sur le tertre de Kasta, ce qui prouve que le lion est partie intégrante de la tombe de Kasta.
De ce chantier nous avons un témoignage remarquable, les photos prises par Broneer et éditées en 1941 par l'Ecole Américain d'Athènes, The Lion Monument at Amphipolis, Jacques Roger ayant de son côté publié en 1939 dans le Bulletin de correspondance hellénique** un article très documenté, avec schémas et photos.
Sur cette dernière photographie, il apparaît clairement que le lion n' a pas de langue, ce qui n'a pas manqué d'"intriguer et a donné lieu à des légendes locales. Le sculpteur, dont on ne sait qui il est, se serait rendu compte de cet oubli une fois la sculpture terminée et placée sur le socle, et de rage et de honte, il l'aurait démolie et jetée dans le Strymon, afin que disparaisse à jamais cette "faute". Une autre version dit que cet oubli est délibéré : le lion, muet du coup, ne pourrait dévoiler aux passants curieux le nom de celui dont il garde le tombeau... Comment se forment les légendes !
* Site de l'Ecole Française d'Athènes http://www.efa.gr
**http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1939_num_63_1_2674
M.R.
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Par philhellene le 4 Octobre 2014 à 08:24
Une porte en marbre de Thasos d'1,60m de large a été en partie dégagée, ce qui conforte la position de l'archéologue Peristeri, à savoir qu'il s'agit d'un tombeau macédonien. Ce sont plus exactement des débris de cette porte, conséquences de tremblements de terre violents attestés dans la région et/ou de combats qui eurent lieu sur le tertre où l'armée bulgare s'était établie en 1913, lors de la 2ème guerre balkanique.
Les petites bosses imitent des têtes de clous.
Le sol de la 4ème chambre présente une dénivellation par rapport à la 3ème : peut-être y-a-t-il un escalier, comme à l'entrée du tombeau.
Des bruits courent : une importante quantité d'objets en or aurait été détectée... Et quand on songe à tout ce qui a été trouvé dans la "petite" tombe de Philippe II à Aegae/Vergina, on peut rêver !
Musée de Vergina
Le "feuilleton" Kasta sur Grèce à l'Ouest ne reprendra que le mercredi 15.10 (petite déconnection pré-automnale). Entre temps, beaucoup de surprises, certainement !
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Par philhellene le 1 Octobre 2014 à 08:12
Les socles en marbre sur lesquels reposent les Karyatides viennent d'être dégagés
1,10m de hauteur sur 1,36 de largeur et 0,72 de profondeur, ce qui fait une hauteur totale de 3,67m
Ils sont de toute beauté, d'une élégance confondante et s'inscrivent dans le prolongement des murs latéraux. Le même motif se poursuit sur les murs dans la 3ème chambre. Les indispensables travaux de soutènement se poursuivent au fur et à mesure de l'avancée dans la tombe.
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