•      L'"affaire" aurait été  réglée en une quinzaine de jours, dans le plus grand secret, et la statue prestement emballée et expédiée... Espérons que tout s'est fait dans les règles, qu'il en sera de même pour le retour  et que la statue, forcément fragile, n'aura pas eu à souffrir de ce déplacement intempestif qui de plus est aberrant. En effet, comment peut-on, comment un directeur de Musée peut-il  séparer cette statue de l'ensemble dont elle fait partie, à savoir la scène de la dispute Athéna-Poséidon, et pour laquelle elle a été spécifiquement conçue ?

         Sur le site officiel de l'Ermitage, la statue serait présentée comme un "chef d'œuvre". Point. Le Musée de l'Ermitage, en acceptant non seulement une œuvre détachée de son tout, mais une œuvre qui est au cœur d'un contentieux bien connu, ne joue pas un beau rôle...

     

    Le chef d'oeuvre de Phidias à l"Ermitage

     

    Au British Museum, la statue prend place dans l'ensemble de ce qui est exposé du fronton Ouest.

    Le chef d'oeuvre de Phidias à l"Ermitage

    Les sculptures des frontons sont en ronde-bosse, cf photo suivante (Ermitage)

     

    Le chef d'oeuvre de Phidias à l"Ermitage

     

    Ci-dessous : le fronton Ouest avant l'explosion de 1687, dessiné en 1674 par le peintre que l'on appelle L' Anonyme de Nointel et qui accompagnait le marquis de Nointel, ambasadeur auprès de la Sublime Porte. Le fronton était encore presque intact...

    Le chef d'oeuvre de Phidias à l"Ermitage

     

        C'est sur ordre du vénitien Morosini qui dirigeait l'expédition-croisade de la reconquête d'Athènes occupée par les Turcs depuis 1460, que les tirs furent dirigés sur le Parthénon dont il savait pourtant que les Turcs y avaient stocké leurs réserves de poudre ... Les murs de la cella et le plafond s'effondrèrent, 21 colonnes furent détruites. Sans compter les victimes civiles, 300 femmes et enfants qui s'y étaient réfugiés ...

     

    Reconstitution du fronton Ouest (Musée de l'Acropole Athènes)

    Le chef d'oeuvre de Phidias à l"Ermitage

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  •      Pour la première fois depuis que les Elginia (marbres sculptés du Parthénon vandalisés par Elgin et achetés par le BM) sont exposés au British Museum, l'un d'entre eux va en sortir et sera exposé à partir de samedi 6.12 jusqu'au 18janvier 2015 au Musée de l'Ermitage à Saint Petersbourg... 

         Il s'agit d'une des statues du fronton Ouest du Parthénon*, le fronton qui met en scène la dispute d'Athéna et de Poséidon, chacun voulant être la divinité protectrice d'Athènes, laquelle statue, située à l'angle gauche du fronton représente le dieu-fleuve Céphise, - et non le dieu-fleuve Ilissos comme il est souvent dit par erreur, erreur que reprend d'ailleurs la presse grecque et lemonde.fr.

     

    Le British Museum prête une statue du Parthénon...

         Le Céphise dont le manteau semble ruisseler dans un superbe tombant, regarde vers là où il coulait, au nord de l'Acropole, tandis qu'à l'angle droit de ce fronton, on trouve la fontaine Callirhoé et l'Ilissos qui lui, coulait au sud de l'Acropole. Ce serait intéressant de savoir ce qui est écrit sur le carton du BM : Céphise ou Ilissos ?! 

    *************** 

          Il n'est pas surprenant  que ce prêt ait  été perçu en Grèce comme une provocation et ait suscité la fureur du Premier Ministre Antonis Samaras...  Il était convenu (tacitement convenu au moins) que ces marbres ne pouvaient être en aucun cas déplacés ou prêtés : pour les Grecs, la seule sortie  possible du British, c'est leur retour à Athènes, et le seul prêt possible, c'est un prêt longue durée au Musée de l'Acropole. Voilà donc un "dogme" qui n'est plus respecté... et ce prêt s'apparente à un geste visant par lequel le British M montre qu'il en a  la pleine propriété et donc le libre usage. Un des arguments mis en avant par le British  pour garder ces marbres a été de dire qu'il n'y avait pas de lieu à Athènes susceptible de les accueillir, ce qui n'est plus le cas depuis 2009.  Cette provocation n'est probablement pas sans lien avec les prises de position récentes favorables au retour des sculptures à Athènes et préconisant différents recours pour y parvenir. 

          Cette sculpture, déménagée dans le plus grand secret, va figurer dans l'exposition commémorant les 250 ans du Musée de l'Ermitage...

          L'argumentaire du directeur du British est sommairement le suivant : le British ouvert en 1759 et l'Ermitage en 1764 sont les deux grands Musées du Siècle des Lumières, le British est un musée du monde, pour le monde entier, et rien ne le confirme de façon plus éclatante que le prêt de cette sculpture du Parthénon (?!), nouvelle preuve de la grande générosité du BM et de ses idéaux  : exposer au plus grand nombre les chefs d'œuvre. De tels prêts doivent continuer, quels que soient les désaccords politiques entre les pays, donc, lorsque l'Ermitage a demandé qu'on lui prêtât pour les 250 ans une œuvre significative, le BM a dit oui tout de suite, et aucun prêt n'aurait pu mieux signifier la longue amitié entre les deux pays (R-U et Russie) qu'une sculpture du Parthénon, et le directeur d'ajouter qu'il espérait que le gouvernement grec en serait très heureux,  heureux qu'un public immense puisse admirer les chefs d'œuvre de la Grèce ancienne en Russie à défaut de pouvoir venir à Londres ou à Athènes.

         Le premier ministre grec ne semble pas avoir été convaincu, pas plus que le Ministre e la Culture et du sport.

    Source : presse grecque, TA NEA et To Ethnos

    * François Queyrel Le Parthénon Un monument dans l'Histoire Ed. Barillat 2008

    * Alkistis Horemi -Spetsieri Les sculptures du Parthénon Ed. Efesos 2004 (en grec)

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  •    La Fondation Latsis propose sur son site une bibliothèque dans laquelle on peut trouver et feuilleter ses éditions des catalogues des grands musées archéologiques grecs. Les photographies et les textes sont très soignés, et il possible de "zoomer" sur les détails.

    http://www.latsis-foundation.org/en/1/homepage.html (en anglais)

    http://www.latsis-foundation.org/gr/1/arxikh.html (en grec)

        Le catalogue du Musée de l'Acropole publié en 1998 présente donc les objets exposés dans le premier Musée de l'Acropole, situé à l'époque(et quasi enterré) à l'extrême ouest du rocher, et dans les réserves. Le nouveau Musée a été ouvert en juin 2009

    http://www.latsis-foundation.org/megazine/publish/ebook.php?book=5&preloader=1 (en grec)

    http://www.latsis-foundation.org/megazine/publish/ebook.php?book=39&preloader=1  (en anglais)

         Les catalogues des musées de Pella (capitale de la Macédoine antique) et de Vergina / Aigae nous montrent la splendeur et la qualité artistique des constructions civiles, des mosaïques et des tombes royales.

         On peut aussi se promener dans les musées de Délos, Delphes, Thèbes, Samos, Olympie, Thessalonique, Pirée, Iraklio, au Musée archéologique d'Athènes...

    A feuilleter sans modération !

    *********************

         Yannis Latsis (1910-2003) est né dans un petit village côtier de l'Elide (Péloponnèse Nord-Ouest) dans une famille de 15 enfants : le père était pêcheur et construisait des bateaux. Attiré par la mer, il s'embarque, suit des études, devient capitaine et assez rapidement fait de bonnes affaires, notamment avec l'Italie, sa bonne connaissance de l'italien lui facilitant les tractations. Il fut soupçonné d'avoir collaboré avec les envahisseurs italiens lors de la guerre italo-grecque de fin 1940 -début 1941, ce qu'il a toujours nié, et il fut d'ailleurs blanchi. Il se lance dans le transport de pélerins lybiens vers la Mecque, et c'est à cette occasion qu'il noue des relations étroites avec les émirs de l'Arabie Saoudite et investit dans le raffinement du brut. En 1970 il crée une compagnie pétrolière  PETROLA HELLAS qui devient vite florissante. Plus tard, en 1980, il se lancera dans la finance en achetant à la famille Onassis la Banque des dépôts, sise à Genève. La Fondation Latsis qu'il crée en 1985, a d'ailleurs son siège à Genève.

       Comme tout évergète grec, il dote son pays natal de fondations (bourses d'études) et bâtiments divers. C'était une personnalité hors du commun.

    Source (en grec)

     

     

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  • Trésors macédoniens / Μακεδονικοί θησαυροί

         Un des effets heureux de la ouille du tombeau Kasta à Amphipolis, sera, on l'espère, d'intéresser le public grec et les voyageurs étrangers, à découvrir le patrimoine antique de la Macédoine, avant et après Alexandre Le Grand.

          L'exposition qui se tient au Musée archéologique de Pella (achevé en 2009), sur le site même de l'antique capitale macédonienne, revêt une importance capitale. Y sont exposés plus de 500 objets découverts ces dernières 25 années à Aigéai (Vergina au sud-ouest de Pella) et dans la nécroplole d'Archontiko (site de Pella).

         Les fouilles des nécropoles d'Archondiko, commencées en 2000, ont mis au jour près de 150 sépultures d'officiers  macédoniens (IVe-IIIe siècle av.). Ils ont été inhumés avec tous les marques dues à leur rang : armures, masques, casques, armes et autres ornements en or. Dans une autre nécropole, ce sont 545 tombes -VIIe-IIIe s, av.) qui ont été découvertes, livrant un matériel très luxueux ; ces trouvailles indiquent l'importance du site d'Archontiko avant la fondation de la nouvelle capitale macédonienne à Pella au cours du IVe s. av. J.-C.

     

    Musée archéologique de Pella : Trésors macédoniens du 5 septembre 2014 au 30 septembre 2015         Musée archéologique de Pella : Trésors macédoniens du 5 septembre 2014 au 30 septembre 2015

     

    Musée archéologique de Pella : Trésors macédoniens du 5 septembre 2014 au 30 septembre 2015

     

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    La "Dame" d'Aigeai / Η Δεσποίνα των Αιγών, épouse d'Amyntas 1er (530-495)

    Aigéai (Vergina) est la 1ère capitale de la Macédoine.

      

    Musée archéologique de Pella : Trésors macédoniens du 5 septembre 2014 au 30 septembre 2015

     

    A Aigéai-Vergina, il ne faut pas manquer de visiter le musée des tombes  construit sur le tumulus abritant les tombes (découvertes à partir de 1977). Lui-même a une forme de tombe, et il abrite tout ce qui a été découvert dans ces tombes.

      

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    L'exposition se trouve a 1er étage du musée et au rez-de-chaussée se tient l'exposition permanente consacrée à Pella proprement dite, à l'époque de Philippe II qui y construisit un superbe palais et de son fils Alexandre Le Grand. On peut y admirer, entre autres, de superbes mosaïques.

      

    Musée archéologique de Pella : Trésors macédoniens du 5 septembre 2014 au 30 septembre 2015

    Photos: presse grecque et Ministère de la Culture et du Sport.

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  • Première représentation axionométrique de la tombe (de ce qu'on suppose être une tombe)  proposée par l'architecte Mr. Lefantzis (Ministère de la Culture et du Sport).

      

    Amphipolis : axionométrie

    Le travail consiste actuellement à dégager précautionneusementla masse de terres sablonneuses accumulées entre le mur aux Karyatides et le mur suivant (photo marge de gauche).

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