• C'est "maigre" maintenant !

         Il n'est pas besoin d'aller bien loin pour constater qu'entre le temps des promesses électorales et celui de la gouvernance (comme on aime à dire, ce doit être plus doux...), il peut y avoir un abîme : où est passée, par exemple, la taxation à 75% des très hauts revenus promise en 2012 ?

           Et bien sûr, ces écarts, nous les voyons chez les autres, et quand en plus il s'agit des Grecs, on se défoule à bon compte !  La presse s'est donc empressée d'y aller de ses gros titres après la signature de l'accord du 24 février : reculade de Tsipras, retour à la réalité, reniement, retour à l'austérité etc.

        Même si elle a réussi à faire bouger un peu les lignes et à "choquer" par son non-conformisme et son impertinence (dire NON à ses "bailleurs bienfaiteurs" et ce, sans cravate), la Grèce ne pouvait à elle seule passer outre les barrières imposées par la puissance et la domination (il ne s'agit plus de gouvernance !) des banques et des institutions financières. Sans compter l'intransigeance de l'Allemagne

         L'accord n'est évidemment pas un succès, mais ce n'est pas non plus un retour pur et simple au memorandum. Disons qu'il y a du jeu dans les verrous et que Tsipras pourra mener une politique plus sociale que celle de ses prédécesseurs, s'il tient bon sur les réformes : collecte de l'impôt, fraude fiscale et corruption.

         Les Grecs  en sont bien conscients puisqu'ils accordent toujours leur confiance au gouvernement Tsipras. Du côté des partis, c'est autre chose, forcément ! Certes, les réactions de ND-Pasok sont négatives, voire virulentes mais pas triomphalistes : on ne se prive pas de parler de galipette, revirement etc. C'est dans son parti Syriza que Tsipras aura le plus de difficultés, avec ses gauche ou extrême gauche idéologiquement "frondeuses"...

          Un mois depuis les résultats des élections : le nouveau gouvernement a dû se colleter presque immédiatement avec l'Eurogroupe, dont le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'attendait pas  le nouveau Ministre de l'économie avec des fleurs... "Je plains les Grecs d'avoir voté pour un gouvernement irresponsable" Schaüble. Et Il fallait procéder à  l'élection du président de la République, c'est-à-dire pour Tsipras choisir un candidat qui puisse réunir dès le 1er tour de scrutin la majorité des 2/3.

    ************

            Le lundi "pur" a bien inspiré les caricaturistes pour mettre en images la signature de l'accord, réduit à n'être qu'un tour de passe-passe lexical : la troïka = les institutions, la prolongation du plan d'aide : un pont, le memorandum : l'accord.

     

    Dessin de Ilias Makris Kathimerini 25.02.2015

    C'est "maigre" maintenant !

         Comme le montre la devanture, c'est (c'était) une boucherie, et c'est écrit sur l'enseigne bleu délavé, sur laquelle Varoufakis et son collègue des finances (?) en posent une autre : Poissonnerie. "Eh bien, bon carême!"

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  • Commentaires

    1
    Lundi 2 Mars 2015 à 22:34

    Ce doit être Yannis Dragasakis, vice-président du gouvernement.

     

    C'est comme tu le dis, Madeleine. Et il y a même l'expression " baptiser la viande poisson", βαφτίζω το κρέας ψάρι, dite autrefois des moines qui voulaient se dérober à l'abstinence. C'est cette expression qu'ont employée l'eurodéputé du SYRIZA Manolis Glezos et ensuite le président du PASOK Vanguélis Vénizélos.

    2
    Mardi 3 Mars 2015 à 13:20

    Merci, Thalétas, pour tes précisions linguistiques (et autres) qui nous éclairent bien !

    3
    Dimanche 8 Mars 2015 à 11:34

    L'expression a été depuis employée par la présidente du Parlement ("nous ne baptiserons pas la viande poisson")

    4
    Lundi 9 Mars 2015 à 08:11

    Merci ! Par ta "chère" amie, alors !!!!

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