La nécropole du Phalère* a commencé à être fouillée à partir de 1911 par les archéologues grecs puis le chantier s'est arrêté et n'a été repris que récemment à partir de 2012 quand la Fondation Niarchos a lancé la construction du Centre Culturel de la Fondation Stavros Niarchos (architecte : Renzo Piano) dans cette zone aujourd'hui appelée Faliro-Delta. On y a aussi retrouvé la trace de la voie antique qui rejoignait le cap Sounion, un pont de pierre et les vestiges d'un établissement artisanal, probablement un atelier de traitement de la pourpre.

* : un des trois ports de l'Athènes antique avec Le Pirée et Munichie : ce fut le port principal de la cité jusqu'aux guerres médiques (490-480). C'est là que le Céphise rejoignait la mer, à environ 7km d'Athènes.

        Des fouilles de sauvegarde s'imposaient pour ce lieu qui s'avère être la plus grande nécropole de l'Attique : près de 1200 tombes sur une surface de 2981 m2 ! Cette nécropole a été utilisée du 8ème siècle au 4ème siècle av.J.-C. et nous renseigne donc sur la période dite archaïque des 7ème et 6ème siècles.

        Tous les modes funéraires sont représentés. Dans leur grande majorité, ce sont des fosses creusées dans le sol sablonneux et le défunt y est déposé à même le sol avec les offrandes, généralement de la céramique. On trouve un grand nombre de "marmites" et jarres contenant des corps d'enfants et quelques restes, très peu nombreux, de bûchers, et de rares sarcophages.

      On y a trouvé la sépulture d'un couple se tenant par la main, quelques animaux dont un squelette de cheval parfaitement conservé. 

 Fait très rare : un tout jeune homme a été déposé dans un tronc d'arbre creusé en forme de vaisseau (1,61m x 0,77) : le bois s'est bien conservé du fait d'un degré d'humidité approprié du sol.

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Les enchaînés du Phalère

      La particularité la plus étonnante et la plus intrigante de cette nécropole, c'est la découverte de squelettes portant des fers, et ce dès les premières fouilles d'avant le 1ère Guerre Mondiale;

      Et ces dernières semaines c'est un ensemble de squelettes enchaînés, alignés dans une même fosse, les bras menottés au-dessus de la tête !

Le matériel funéraire (céramiques) permet de dater cette tombe : dernier quart du 7ème siècle avant notre ère.

     Il est évident qu'il ne s'agit pas de mort naturelle pour ces hommes adultes (de 25 à 40 ans) qui, vraisemblablement sont des condamnés à mort et exécutés de manière atroce : attachés à un tronc d'arbre et battus à mort... Vu la datation, les archéologues ont tout de suite pensé à un événement connu et néanmoins obscur : la conjuration de Cylon qui eut lieu en 623 av.J.-C.

     Issu de la grande famille des Eupatrides, Cylon tente de prendre le pouvoir pour instaurer une tyrannie. Il échoue et avec ses acolytes il se réfugie sur l'Acropole, sous la protection des Dieux. Les archontent leur promettent la vie sauce, mais l'un d'entre eux, Mégaklès, un Alcméonide, famille rivale de celle de Cylon, trahitsa promesse et les fait tous massacrer. Cet épisode, caractéristique de la politique de l'époque, montre les rivalités entre grandes familles, rivalités auxquelles, trente années plus tard, Solon, par ses réformes, mettra un terme, pour  un temps...

     C'est là une première approche, à confirmer.

     Il a été décidé par les autorités archéologiques que l'étude se ferait sur place après protection des tombes et que le lieu serait aménagé et accessible aux visiteurs.