•     Aujourd'hui, 25 mars, les Grecs commémorent le début de la Guerre d'Indépendance contre les Turcs, qu'ils appellent Révolution Nationale / Εθνική Επανάσταση.

          A cette occasion, Barack Obama a, selon la tradition,  adressé au peuple grec un message chaleureux de soutien dont cette phrase : "nos deux peuples sont les héritiers de durs combats pour la liberté et pour la justice." Message Obama (en grec)

         La date du 25 mars 1821 est considérée comme marquant le début de l’insurrection grecque contre l’empire Ottoman : en réalité, le soulèvement contre les Turcs avait d’ores et déjà commencé : le 18 mars 1821, après la libération de Kalamata (Messénie, Péloponnèse), Theodoros Kolokotronis et Petrobeïs Mavrromichalis avaient signé la première déclaration révolutionnaire, par laquelle ils déclaraient ouvert le combat pour la libération de la Grèce.

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  • Encore une petite "dose de féminisme" !

          Les revues et opérettes  sont parmi les spectacles les plus prisés de la bonne société athénienne au début du XXème siècle et certaines sont "décoiffantes". Le petit "bijou" ci-dessous, fait partie d'une opérette présentée au théâtre Panathinaia en 1908. (Difficile de trouver plus d'informations). 

         La chanteuse, Marika Kotopouli, était une grande artiste et comédienne : en 1908, elle a vingt ans, et dans sa vie privée elle a déjà jeté aux orties préjugés, conformisme et codes de "bonne conduite". Pour ce rôle, elle porte une jupe courte, une chemise d'homme, une cravate, une veste, un chapeau mou et joue avec une canne et une tabatière.

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  • 8 mars, journée de la femme

    Petit historique de la lutte dεs femmes grecques pour obtenir le droit de voter et d'être élues

    Το δικαίωμα του εκλέγειν και του εκλέγεσθαι

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          C'est par la loi 2159 du 28 mai 1952 que les femmes grecques acquièrent le droit de voter et d'être élues mais elles ne pourront pas participer aux élections législatives de novembre 1952, les listes n'étant pas encore mises à jour. Néanmoins, début 1953, lors d'une élection partielle à Thessalonique, les femmes voteront et pour la 1ère fois, une femme sera élue député, Eleni Skoura.

       Ce ne sera donc qu'aux législatives du 19 février 1956 qu'elles pourront, toutes, exercer leur droit : deux femmes seront élues, dont l'une, Lina Tsaldari, sera la première à être nommée ministre (prévention sociale). La même année, à Corfou, Maria Dessila sera la première femme maire.

         Il faudra attendre la Constitution de 1975 pour que soit officiellement proclamé que : "Tous les Grecs et Grecques sont égaux devant la loi" / «όλοι οι Έλληνες και οι Ελληνίδες είναι ίσοι ενώπιον του νόμου». 

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  • Lundi 8 décembre 2014, colloque à l'INALCO - Langues Orientales de 17h à 21h

         "En décembre 1945, quelques mois avant le début de la guerre civile grecque (1946-1949), les philhellènes Octave Merlier, directeur de l’Institut français d’Athènes, et son collaborateur, le secrétaire général Roger Milliex, conçoivent le projet de sauver des jeunes intellectuels grecs [résistants et/ou communistes] et les envoyer à Paris. 

         Ce voyage, devenu depuis lors mythique, est celui du Mataroa. 
         Après bien des péripéties diplomatiques, reports et une attente insoutenable, ils parviennent à affréter ce bateau néo-zélandais au nom étrange – qui signifie la femme aux grands yeux en polynésien – et à faire partir à Paris 140 boursiers du gouvernement français. 
     
         Ils sauvent ainsi un grand nombre d’artistes, d’intellectuels et de scientifiques grecs de la génération d’après-guerre. En les faisant échapper aux chasses à l’homme, à la mort, à la peur, à la faim et à l’insécurité, quotidien que vivait alors la Grèce à l’aube de la Guerre Civile, ils leur offrent en même temps un tremplin et l’espoir d’un futur. 
     
         Parmi les passagers de cette « arche » contemporaine qui brilleront en Europe grâce à leur œuvre, on peut distinguer les penseurs Cornelius Castoriadis, Kostas Axelos et Kostas Papaioannou, les sculpteurs Mémos Makris, Kostas Coulentianos, Kostas Valsamis et Bella Raftopoulou, les peintres Dikos Vizantios, Eleni Stathopoulou et Anna Kinduni, la peintre et écrivain Nelly Andrikopoulou, les poètes Matsi Chatzilazarou et Andreas Cambas, les auteurs Elli Alexiou, Mimika Cranaki et Andreas Kedros, les médecins Eleni Thomopoulou, Evangelos Brikas et Andreas Glinos, Dimitris et Ioannis Marinopoulos, qui deviendront par la suite de célèbres entrepreneurs, les architectes Aristomenis Provelengios, Nikos Chatzimichalis, Takis Zenetos et Panos Tzelepis, l’architecte-urbanitste Georges Candilis, le cinéaste Manos Zacharias, le chef d’orchestre Dimitris Chorafas, l’historien Nicolas Svoronos et l’académicien Emmanuel Kriaras." Texte de présentation du colloque.
     
    Voir : Programme
     
         "En 2014, au cœur d’une crise économique et surtout sociale d’une ampleur jamais vue après la guerre, un groupe d’artistes se partageant entre Athènes et Paris réussissent grâce à leur travail de recherche et à leur ténacité, mais aussi après beaucoup de difficultés et de rebondissements, à réaliser un rêve fou. « Le voyage du Mataroa » prendra vie sur la scène du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine. |Pour la première fois, des Grecs, sur la scène du Th du Soleil]
     
         Entre oubli et anamnèse, le documentaire d’Andréas Siadimas et Panagiotis Vouzas nous fait découvrir l’histoire du Mataroa et s’interroge sur la portée de ce voyage épique aux niveaux individuel et collectif. La question de la transmission testimoniale et du travail de mémoire est centrale dans l’appréhension de ce passé toujours actuel."
     

    Video ci-dessous : extrait du documentaire (sous-titré en grec et en français selon les langues utilisées)

     

     

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    Du 10 au 28 décembre 2014

    Au Théâtre du Soleil - Cartoucherie de Vincennes

    du mercredi au samedi à 20h, le dimanche à 15h (relâches exceptionnelles jeudi 25 et vendredi 26 décembre)

    Mataroa, la mémoire trouée

    une création collective, "à la Mnouchkine", inspirée des témoignages des passagers du Mataroa et notamment de Nelly Andrikopoulou

    Mise en scène Hélène Cinque (qui a fait partie de la troupe d'Ariane Monouchkine)

    Idée artistique, recherche, organisation Elita Kounadi
    Équipe de travail Cybèle Castoriadis, Dimitris Daskas, Pantelis Dentakis, Ioanna Kanellopoulou, Elita Kounadi
    Musique Nikos Kypourgos
    Costumes Georges Vafias
    Traduction Dimitris Alexakis, Cybèle Casstoriadis
    Vidéo Stylianos Pangalos
    Lumières Vincent Lefèvre

    Avec : Cybèle Castoriadis, Dimitris Daskas, Pantelis Dentakis, Malamatenia Gotsi, Ioanna Kanellopoulou, Elita Kounadi, Tatiana Pitta, Harold Savary, Georges Stamos, Polydoros Vogiatzis

    Et : Clio Makris (sculptrice), Tassos Sakellaropoulos (historien) et Alkinoos Ioannidis (compositeur)

         Pendant toute la durée des représentations, la sculptrice Clio Makris exposera au foyer du Théâtre du Soleil une installation exclusive inspirée de l’histoire du Mataroa.

    Présentation du spectacle  Donne, entre autres, des repères historiques, généralement méconnus... et la "biographie" du bateau Mataroa

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    Location : 01 43 74 24 0801 43 74 24 08, tous les jours de 11h à 18h
    Prix des places : Individuels 20 €/Collectivités et chômeurs 15 €/Étudiants et scolaires 10 €.

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  •  

    Avec un peu de retard...

    Le 24 juillet est la date officielle de la célébration de la chute de la dictature des colonels en juillet 1974. *

    Pour commémorer le "retour à la normale", ce que les Grecs appellent Μεταπολίτευση / Metqpolitefsi, un concert a été organisé sur la Pnyx, là où, dans l'Athènes antique, se tenait l'assemblée du peuple / εκκλησία / ekklisia **. La colline où  se trouve la Pnyx fait face au côté Ouest de l'Acropole (Propylées) et surplombe l'Agora antique (place publique et centre politique). 

    C'était la 1ère fois depuis la fermeture brutale d'ERT (radio et TV nationales) en juin 2013 que se produisait l'Orchestre du nouvel organisme de l'audiovisuel NERIT. Au programme : des œuvres de Villa-Lobos,  Piazzola, Shostakovitch, Khatchaturian  et du compositeur grec Skalkotas, sous la direction de Dimitris Borinis. Le premier ministre Samars y assistait.

     

    24 juillet 2014 : il y a 40 ans...

    Photo NERIT

    * Chute des colonels

    Il y a bien une opposition interne  à la junte des colonels (cf. la révolte des étudiants de l'école Polytechnique d'Athènes en novembre 1973), mais elle n'est pas suffisamment structurée et unie, pour pouvoir faire tomber le régime, soutenu - il ne faut pas l'oublier - par la CIA... Ce sont les erreurs de la junte qui causeront sa perte, et précisément ses initiatives intempestives dans la question chypriote.

    Pour la Turquie, les USA et la Grèce des colonels, l'archevêque-ethnarque  Makarios est l'homme à abattre : la 1ère veut la partition de l'île, les seconds veulent se débarrasser d'un ennemi potentiel d'Israël, qui fraye avec les non-alignés et les communistes chypriotes, et la 3ème veut le rattachement de l'île à la Grèce et donc éliminer Makarios, ce que les colonels ont essayé de faire, à plusieurs reprises, sans succès... Un nouveau plan est mis en place en juillet  1974 : assassiner Makarios et proclamer le rattachement. Nouvel échec : les colonels sont priés de "dégager", et le 24 juillet, à l'instigation des conservateurs grecs, du Royaume-Uni et des USA, Caramanlis (qui était à Paris depuis 1963) fait un retour triomphal à Athènes, dans l'avion de Giscard.

    La grande victorieuse de cette affaire sera la Turquie (opération Attila et Attila II) qui profite de la situation pour débarquer à Chypre, imposer en quelques jours la partition et se livrer vite fait au "nettoyage ethnique" de la partie envahie. Les USA ne bougent pas, et quand l'ONU condamne, tout est fini... Il n'y aura de retour en arrière : Nicosie est toujours coupée en deux, et la question chypriote est toujours pendante...

    Pour en savoir plus : La Grèce depuis 1940 de Joëlle Dalègre Ed. L'Harmattan 2006, et dans le Dictionnaire insolite, les articles : Chypre, Colonels, Metapolitefsi

     

    ** ekklisia/ εκκλησία :

    ce terme est formé sur le radical du verbe qui signifie appeler, faire venir par convocation. Chez Homère, c'est l'assemblée des guerriers, et dans l'Athènes démocratique, l'assemblée des citoyens, puis, postérieurement l'assemblée de fidèles et le lieu de cette assemblée, d'où : église, ecclésiastique qui est le décalque du grec.

    M.R.

     

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