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Leonard Cohen et la Grèce
Il passa la presque totalité de la décennie 1960 à Hydra
A la recherche d'une vie, de relations et de gens simples au plus près de la nature et y acheta une maison sans eau ni électricité : l'électrification venait de commencer. Après son retour au Canada, il y est revenu souvent et ses fils l'ont gardée : son fils Adam qui est aussi compositeur et chanteur y revient tous les étés.
Ce long séjour à Hydra a été très fécond : poèmes, divers écrits romanesques ou pas. C'est qu'il a commencé à écrire des chansons, pour les autres d'abord puis pour lui, et c'est là aussi qu'il a rencontré une belle norvégienne, Marianne, le grand amour de sa vie qu'il quitte quand il rentre, mais qui restera néanmoins son grand amour. Et dieu sait combien la vie sentimentale et amoureuse de Leonard Cohen fut tumultueuse et multiple...
Il "s'hellénise" aussi par la vie quotidienne et ses lectures comme en témoigne la chanson ci-dessous qui est une variante sentimentale du poème de Kavafis Le Dieu abandonne Antoine. 1911 (Cet épisode de la troupe invisible se situe à Alexandrie, la nuit oú Antoine apprit sa défaite définitive par Octave. Selon Plutarque, ses dieux protecteurs sont passés du côte de son ennemi en fanfares et sons de flûtes. Cf ici)
Alexandra Leaving
Alexandra s’en vaSoudain, la nuit devient plus fraîche, etLe dieu de l’amour va partir sur l’heureAlexandra, sur son épaule, juchéeIls filent entre les sentinelles du cœurPortés par les simplicités du plaisirIls s’illuminent, intimement étreints,Et, rayonnants plus qu’on ne peut le dire,Ils tombent au milieu des voix et du vinCe n’est pas une farce, ni tes sens qui s’égarentUn rêve agité que l’aube évacueDis adieu à Alexandra qui partPuis adieu à Alexandra perdueMême si elle dort sur tes draps satinésMême si elle te réveille par un baiserNe dis pas que tu l’as imaginéeNe tire pas sur ces ficelles uséesComme quelqu’un qui s’y tient prêt depuis longtempsRésolument, à la fenêtre, inspireExquise musique, Alexandra riantTes promesses, tu peux enfin les tenirToi à qui elle a fait l’honneur de son soirTe rendant par là même ton propre honneurDis adieu à Alexandra qui partPuis adieu à Alexandra perdueMême si elle dort sur tes draps satinésMême si elle te réveille par un baiserNe dis pas que tu l’as imaginéeNe tire pas sur ces ficelles uséesComme quelqu’un qui se tient prêt pour l’occasionMaîtrisant les plans que tu as gâchésNe cherche pas lâchement d’explicationDe la cause et de l’effet pour t’y cacherEt toi qu’une intention a laissé hagardTon code violé, ton crucifix déchuDis adieu à Alexandra qui partPuis adieu à Alexandra perdueDis adieu à Alexandra perdue(Traduction – Adaptation site : Polyphrène)
Tags : leonard cohen, kavafis
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Commentaires
Un grand merci, Madeleine, pour ces souvenirs d'Hydra, ces photos, cette chanson.
Léonard Cohen est parti, il reste des images, des textes, et surtout sa voix....