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Six - une encore : "Dans la froide salle du musée"
British museum (marbres d'Elgin) / Βρετανικό μουσείο (Ελγίνου μάρμαρα)
Ce poème de Kiki Dimoula / Κική Δημουλά (née à Athènes en 1931) se trouve dans le recueil Erèbe / Erévos /Έρεβος, publié en 1956.
(Merci àThalétas d'avoir mis ce poème dans un commentaire et d'en avoir relu la traduction)
Quelle est la position de Kiki Dimoula concernant les marbres ??? Quoi qu'il en soit, ce poème est bien connu et exploité dans le sens de leur retour.
British museum (marbres d'Elgin)
Dans la froide salle du musée
je regarde celle qui a été volée, la belle
et esseulée Caryatide.
Son doux regard sombre,
avec insistance, est tourné
vers le corps resplendissant de Dionysos
(sculpté dans une pose voluptueuse)
qui n'est qu' à deux pas.
Son regard à lui est tombé
sur la puissante cambrure de la Caryatide.
Une idylle de longue date, je le pressens,
les unit ces deux-là.
Et, quand le soir la salle s’est vidée
de la foule bruyante des visiteurs,
j’imagine que Dionysos
quitte discrètement sa place
pour ne pas éveiller les soupçons
des sculptures et statues voisines,
qu’il se glisse, tout frémissant
et, la retenue de la Caryatide
il la fléchit avec du vin et des caresses.
Mais il se peut que je me trompe.
Autre chose peut-être les lie
de plus fort de plus douloureux.
Les soirs d’hiver
et les exquises nuits d’août,
je les vois descendre de leurs socles,
rejetant l’expression convenue du jour,
et avec des soupirs et des larmes de nostalgie,
les Parthénons et Erechteions dont ils ont été privés
je les vois les ériger dans leur mémoire avec ferveur.
Βρετανικό μουσείο (Ελγίνου μάρμαρα)
Στην ψυχρή του Μουσείου αίθουσα
την κλεμμένη, ωραία, κοιτώ
μοναχή Καρυάτιδα.
Το σκοτεινό γλυκύ της βλέμμα
επίμονα εστραμμένο έχει
στο σφριγηλό του Διονύσου σώμα
(σε στάση ηδυπαθείας σμιλευμένο)
που δυό βήματα μόνον απέχει.
Το βλέμμα το δικό του έχει πέσει
στη δυνατή τής κόρης μέση.
Πολυετές ειδύλλιον υποπτεύομαι
τους δυό αυτούς να 'χει ενώσει.
Κι έτσι, όταν το βράδυ η αίθουσα αδειάζει
απ' τους πολλούς, τους θορυβώδεις επισκέπτες,
τον Διόνυσο φαντάζομαι
προσεκτικά απ' τη θέση του να εγείρεται
των διπλανών γλυπτών και αγαλμάτων
την υποψία μην κινήσει,
κι όλος παλμό να σύρεται
τη συστολή της Καρυάτιδας
με οίνον και με χάδια να λυγίσει.Δεν αποκλείεται όμως έξω να 'χω πέσει.
Μιαν άλλη σχέση ίσως να τους δένει
πιο δυνατή, πιο πονεμένη:
Τις χειμωνιάτικες βραδιές
και τις εξαίσιες του Αυγούστου νύχτες
τους βλέπω,
απ' τα ψηλά να κατεβαίνουν βάθρα τους,
της μέρας αποβάλλοντας το τυπικό τους ύφος,
με νοσταλγίας στεναγμούς και δάκρυα
τους Παρθενώνες και τα Ερεχθεία που στερήθηκαν
στη μνήμη τους με πάθος ν' ανεγείρουν.*****************
Lecture du poème par Kiki Dimoula
Pour en savoir plus :
- Aux éditions Arfuyen : Présentation de K. Dimoula
- Du peu du monde et autres poèmes, choix, traduction et présentation de Martine Plateau-Zygounas, Paris, La Différence, « Orphée », 1995
- Mon dernier corps, choix de poèmes, présentation et traduction de Michel Volkovitch, Paris, Desmos, « Cahiers grecs », 1995
_ Anthologie de Kiki Dimoula, introduction, choix et traduction d’Eurydice Trichon-Milsani, Paris, L’Harmattan, 2007
- Le peu du monde Editions Poésie/Gallimard
Tags : Kiki Dimoula, marbres d'Elgin
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Commentaires
2FabVendredi 15 Janvier 2016 à 08:52...et c'est en plus très agréable d'écouter la poétesse lire ses vers elle-même !
Αχ αχ αχ Madeleine!!!! On passerait la journée sur ton blog!!!!
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Vendredi 15 Janvier 2016 à 10:34
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MAGNIFIQUE.
Merci de nous dévoiler tant de richesse que je vais de suite partager avec mes amis qui seront autant séduits que je le suis dans leur âme.
ΕΥΧΑΡΙΣΤΏ ΠΑΡΆ ΠΟΛΎ ΧΑΡΆ ΣΕ ΌΛΟΥΣ (;)
Merci beaucoup Jean-Jacques ! et merci de transmettre ! Vous êtes donc néohelléniste ? Bonne fin de journée !