La Pylos antique, celle d'Homère, se trouve en Messénie (extrémité S-O du Péloponnèse) sur le plateau de l' Enklianos, à environ 15 km au nord de la ville moderne et de la baie de Navarin, là où se déroula en octobre 1827 la fameuse victoire navale des Trois Amiraux (français, anglais, russe) qui défit la flotte turco-égyptienne commandée par l'égyptien Ibrahim Pacha : cet événement signe à la fois l'irréversibilité de la marche  de la Grèce vers l'Indépendance, et l'ingérence totale des trois Puissances dans ce processus et les affaires grecques.

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      Pylos, la ville du sage Nestor, est avec Mycènes le plus grand site mycénien du Péloponnèse. Schliemann avait fait des recherches en 1888 mais il n'avait pas réussi à localiser le palais. C'est plus tard que la ville a été découverte, en 1939 par K. Kourouniotis, directeur du Musée Archéologique National puis fouillée par Carl Blegen, de l'Université de Cincinnati. Le palais dit de Nestor fut construit au 13ème s av. J.-C. et détruit par un incendie un siècle plus tard.

     Les fouilles de Blegen ont mis au jour un complexe palatial bien plus important et mieux conservé que celui de Mycènes la salle du Trône est impressionnante, de même que les greniers et la salle de bain avec sa baignoire ! Dans les environs immédiats du palais, tombes à fosse et tombes-hypogées ne manquent pas ! Le petit musée archéologique de Chora-Trifilia abrite une collection fort intéressante.

      Le site est fermé depuis 2012 : restauration de l'abri protégeant le site et travaux divers.

Baignoire en terre cuite avec sa superbe frise de spirales. (ellinondiktyo.blogspot)

     On découvrit aussi à Pylos comme à Mycènes et Tirynthe (3ème site mycénien important du Péloponnèse) un bon millier de tablettes écrites en linéaire B, une écriture syllabique qui notait une forme archaïque de grec. Ces tablettes sont, dans leur majorité des documents comptables.

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    Les archéologues Sharon Stocker et Jack Davis de l'Université de Cincinnati ont repris les fouilles en mai 2015, à la recherche de maisons mycéniennes, et dès le début de leurs travaux, ils sont "tombés" sur  cette tombe inviolée, et qui, fait nouveau, date de 1500 av. J.-C. (Helladique tardif).

Sharon Stocker dans la tombe du guerrier (Photo Ta Nea)

    Cela faisait des décennies qu'il n'y avait eu une telle découverte dans le Péloponnèse : il s'agit d'une tombe à fosse ( 2,44m x 1,52m x 1,22m) où reposait, couché dans un cercueil en bois, le squelette d'un guerrier âgé de 30-35 ans, entouré de riches offrandes en or, argent, ivoire, bronze... Vases, armes, collier, bagues-sceaux en or, un millier de perles (agathe, améthyste, cornaline etc.) qui, probablement ornaient le linceul. Certainement un guerrier appartenant à la classe supérieure ! Près de 1500 objets ont été trouvés, dont certains disposés avec soin à ses côtés et à ses pieds. Une partie de ce matériel dénote une influence crétoise : les sceaux en cornaline et pierres de ce type, avec leurs motifs ont très probablement été fabriqués en Crète.

Bague-sceau en or représentant un bouquetin

Miroir avec son manche en ivoire

Collier dans son "environnement" et bague

Collier nettoyé

Peigne en ivoire

Photos : organes de presse, origine non mentionnée