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Du 12 décembre 2014 au 26 avril 2015, à Montréal
La cité d’archéologie et d’histoire de Pointe à Callière présente la plus grande, la plus vaste et complète exposition sur la Grèce antique, jamais réalisée en Amérique du Nord : 543 objets, masques mycéniens, kouroi, korai, bijoux, bas-reliefs, statues etc. etc. venus de 21 musées grecs et non des moindres, comme le Musée Archéologique National d'Athènes, celui de l'Acropole, les musées archéologiques de Thessalonique, d'Iraklio etc.
Cette exposition est co-réalisée par le ministère de la Culture et des Sports de la Grèce (Athènes, Grèce), Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal (Montréal, Canada), le Musée canadien de l’histoire (Gatineau, Canada), The Field Museum (Chicago) et le National Geographic Museum (Washington), et elle sera bien sûr présentée dans toutes villes (dates infra)
C'est une invitation à parcourir 5000 ans dans l'histoire grecque antique, du néolithique jusqu'à l'époque hellénistique.
En préambule, le monde égéen illustré en particulier par les idoles cycladiques et le monde minoen (objets de bronze, écritures minoennes A et B). La deuxième section montre la période mycénienne : les relations ds mycéniens avec le monde minoen, les tombes royales, les centres économiques et religieux qui se développent en Grèce continentale.
Un des fleurons du Musée Archéologique d'Athènes, le masque d'Agamemnon trouvé à Mycènes par Schliemann, est parti pour ce long voyage.
La 3ème section Héros et aristocrates permet de comprendre le passage du palais à la cité-état, et les étapes de la "colonisation grecque". Les deux sections suivantes sont intitulées : Athlètes et Jeux Olympiques et Kouroi et Korai.
La sixième est consacrée à Léonidas, le roi de Sparte (le héros des Thermopyles).
Le fameux "hoplite de Sparte", appelé Leonidas, non sans réticences de la part de l'Ephorie (service des Antiquités) a même lui aussi quitté le musée de Sparte, sous haute protection.
Suit la section consacrée à Athènes les Athéniens et la démocratie : inscriptions, bas-reliefs, lois judiciaires, décrets, ostraka portant les noms de grands personnages condamnés à l'exil (ostracisme) pour avoir peut-être trop bien servi... etc. montrent le fonctionnement de la démocratie athénienne. Les chefs d'œuvre ne manquent pas non plus !
Bas-relief en marbre pentélique (de l'Attique) : Asklépios accompagné de ses enfants reçoit les hommages de "fidèles" qu'il a guéris.
Le jeune homme qui se couronne lui-même, trouvé au cap Sounion, dans le sanctuaire d'Athéna Sounias, est lui aussi du voyage !
La Macédoine Philippe II et Alexandre Le Grand clôt l'exposition (sections 8 et 9) : les musées de Thessalonique, Pella et Aigai ont été très généreux !
La couronne funéraire de Philippe II est composée de 313 feuilles de chêne et 68 glands en or, et elle pèse 717 grammes...Un épilogue Aube d'un nouveau monde ouvre sur l'après Alexandre, l'époque des Diadoques (successeurs), le début donc de ce que l'on appelle l'époque hellénistique
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Après Montréal, l'exposition sera au Musée d'histoire d'Ottawa jusqu'au 12 octobre 2015, puis au Fiels Museum de Chicago jusqu'au 10 avril 2016, et, fin du périple, au National Geographic Museum de Washington du 16 mai au 9 octobre 2016.
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Cette célèbre chanson a été écrite par le poète Tasos Livaditis pour le film Quartier Le Rêve / Συνοικία Όνειρο (1961), dont il était le scénariste avec Kostas Kotzias. La musique est de Mikis Theodorakis, et l'interprète Grigoris Bithikotsis.
C'est le deuxième - et dernier - film d'Alekos Alexandrakis (1928-2005) qui fut aussi et surtout un grand acteur de théâtre et de cinéma : dans Stella (1955) de Cacoyiannis, il tient le rôle du jeune bourgeois Alekos, éperdument amoureux de Stella (Melina Mercouri). C'est lui qui tient le premier rôle dans ce film, aux côtés de son épouse de l'époque Aliki Georgouli et de Manos Katrakis, le fossoyeur.
Ce film s'inscrit dans la lignée du néo-réalisme italien : il est tourné non en studio, mais dans un quartier d'Athènes, Asirmatos, situé entre le colline de Philopappou et Ano Petralona, un quartier de misère. Ses habitants (ils jouèrent dans le film) vivent dans des baraques, les conditions d'hygiène sont déplorables, avec un seul wc pour tout le quartier. L'eau ? Il faut aller chercher au diable vauvert. On a beau travailler, n'est pas facile de joindre les deux bouts. Le rêve, c'est d'avoir une maison à soi, c'est de sortir de là, peu importe les moyens, en fréquentant les "beaux messieurs", ou en se livrant au jeu, aux combines, mais les rêves échouent, pour la plupart... Aucune idéalisation des personnages, aucune héroïsation : la réalité de la misère dans sa banalité, sa trivialité et son horreur.
Quant au "rêve" de ce film, c'est-à-dire, faire réagir en montrant cette réalité sordide et bien réelle, il échoue lui aussi, puisque le film sera "assassiné" par la censure. S'il a été unanimement salué par la critique et distingué au Festival du cinéma international de Moscou (1e prix) et au Festival cinématographique de Thessalonique, il est vomi par la droite qui veut donner de la Grèce une image lisse et petite bourgeoise, et qui crie haut et fort qu'il s'agit d'une déformation de la réalité, et que c'est de la propagande communiste, son obsession...
Pour Alekos Alexandrakis, le film devient un vrai cauchemar. La 1ère projection à Athènes est marquée par des incidents, la police voulant interdire au public d'entrer dans le cinéma. Et ce sera un désastre financier : la projection du film ne sera autorisée qu'à Athènes et au Pirée, pas en province... Désastre sentimental aussi : l'acteur-réalisateur et l'actrice principale qui était aussi la productrice se séparent, la productrice empochant les droits. Alexandrakis abandonnera pour toujours la réalisation cinématographique...
C'est pourtant un des plus beaux films des années 1960 : quelques projections ont été organisées pour les 50 ans de sa sortie. La video ci-dessous est une compilation de plusieurs petits extraits, dont la scène dans le bar où Bithikotsis chante la fameuse chanson.
Μικρά κι ανήλιαγα στενά Petites ruelles sans soleil
και σπίτια χαμηλά μου et maisons basses
βρέχει στη φτωχογειτονιά il pleut sur le quartier miséreux
βρέχει και στην καρδιά μου il pleut aussi dans mon coeur
Αχ ψεύτη κι άδικε ντουνιά Ah monde trompeur et injuste
άναψες τον καημό μου tu as allumé mon chagrin
είσαι μικρός και δε χωράς tu es petit et ne peux
τον αναστεναγμό μου contenir mon chagrin
Οι συμφορές αμέτρητες Malheurs sans nombre
δεν έχει ο κόσμος άλλες le monde n'est rien d'autre
φεύγουν οι μέρες μου βαριά ils s'en vont mes jours douloureusement
σαν της βροχής τις στάλες comme des gouttes de pluie.
4 commentaires -
Des pluies torrentielles et des vents très violents provoquant d'importantes inondations ont dévasté de nombreuses régions de Grèce continentale, dans le Nord, le Centre et l'Ouest. Pratiquement, la Grèce toute entière a été touchée par ces intempéries.
Les particuliers bien sûr en ont beaucoup pâti : habitations, cultures, bâtiments industriels et agricoles, ruches emportées etc. Le réseau routier s'est vu interrompu.
Et pour achever le tableau, en Epire, le pont de Plaka / το Γεφύρι της Πλάκας a cédé sous la violence du courant de l'Árakhthos, devenu fou furieux. Ce n'est pas la première fois qu'il se déchaîne, mais, quelque peu délaissé et abandonné, alors qu'on le savait devenue fragile, cette fois-ci le plus grand des ponts de pierre des Balkans, à une seule arche, n'a pas résisté... C'était le 1er février.
Largeur : 40 m, hauteur : &=19m, chaussée : 3.20 m
Ce pont a été construit quand cette région était encore sous domination ottomane. A cet endroit il y avait un vieux pont qui fut détruit en 1860. On en rebâtit un autre, mais il s'effondra le jour même de son inauguration (1863) devant les assistants médusés... On se remit à l'ouvrage en 1866 : le maître d'oeuvre en fut Kostas Békas, maître-maçon des environs et la mise de fonds fut assurée par un évergète local, Loulis, et par les contributions des villageois et des communautés des environs. Les ouvriers taillèrent les pierres pendant l'hiver, et il fut construit en un seul été. En 1881, la région, libérée, rejoignit le nouvel Etat grec, et le pont devint le poste frontière avec le territoire ottoman avec douane, caravansérail et garnison militaire, et ce jusque 1913, data à laquelle la Macédoine avec Thessalonique devient grecque à son tour.
C'était un des joyaux historiques et architecturaux de cette magnifique région, idéale pour la randonnée, dans une nature verdoyante et préservée.
Le Ministère de la culture a fait savoir qu'une étude de reconstruction allait être faite. Les descendants de Loulis (Minoterie Loulis) a fait savoir elle aussi, qu'elle financerait la reconstruction du pont, par devoir moral et respect de l'œuvre de leur ancêtre.
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Le pont se retrouve, forcément dans les caricatures du jour.
Ci-dessous, dessin de Marangos To Ethnos 03.02.2015
En haut à gauche, dans le nuage d'orage : Austérité extrême, et à droite Brououm
A gauche, la troïka :"Vous avez brisé le pont ! C'est une action unilatérale!"
A droite, Tsipras sous le parapluie : " Il a été emporté par le fleuve qui a grossi du fait des phénomènes extrêmes que vous avez provoqués !!!"
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Le grand maître du rébétiko, Vassilis Tsitsanis est né le 18 janvier 1915 à Trikala en Thessalie et il est mort un 18 janvier également, en 1984.
Les 100 ans de sa naissance ont été et seront commémorés en Grèce bien sûr, mais un peu partout dans le monde : la diaspora grecque est importante et elle reste attachée à ses "racines", comme on dit. Les associations communautaires sont bien organisées et ont à cœur de préserver leurs marques identitaires : l'Orthodoxie, ses rites et ses fêtes, la langue grecque, la danse et la musique qui elles aussi sont des marqueurs essentiels.
Les 20 et 21 janvier, au Megaro Mousikis d'Athènes, il y a eu deux concerts, dirigés par Stavros Xarkahos. Les deux chanteuses étaient : Dimitra Galani et Eleftheria Arvanitis dont les voix servent à merveille ce répertoire. Un piano, quatre bouzoukis, 2 guitares, un accordéon et une contrebasse composaient l'orchestre.
Entre autres rebetika au programme de cet hommage à Tsitsanis :
Je l' savais qu'un jour tu reviendrais
chanté ici par Sotiria Bellou
Το ‘ξερα μια μέρα πως θα ‘ρθεις Je l' savais qu'un jour tu reviendrais
και τις τρέλες σου θα βαρεθείς et qu' t' en aurais assez de faire les 400 coups
Μη μου ξαναφύγεις πια, μάγκα μου Ne me quitte plus, voyou de mon coeur
Μείνε μες στην αγκαλιά μου Reste dans mes bras
Ήταν άδικος ο χωρισμός C'était pas juste de me quitter
και ανυπολόγιστα σκληρός et démesurément cruel
Βρέθηκα στη στράτα της ζωής J' m' suis retrouvée à la rue
δίχως μάνα, δίχως συγγενείς sans mère, sans familleTraduction : j'ai essayé...
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La communauté Hellénique de Paris et des environs organise une soirée consacrée à Tsitsanis
La vie et l'œuvre du musicien seront présentées par Andreas Tsapis, et musicalement illustrées au bouzouki par Dimitris Mastrogioglou et à la guitare par Apostolos Moraïtis.
Jeudi 6 février 2015, à 19h
Maison de la Grèce, 9 rue Mesnil 75016 Paris
Entrée libre
Sur youtule, on peut trouver des concerts de Tsitsanis en entier
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Ne pas porter de cravate est devenu un signe politique distinctif depuis les élections du 25 janvier. Alexis Tsipras et la quasi totalité des députés Syriza en font l'économie, même dans les cérémonies les plus officielles.
Il en est de plusieurs sortes...
Dessin de MitropoulosTA NEA 30.01.2015
A gauche, Mitsos, la corde au cou : AUSTERITE s'adresse au gouvernement (féminin en grec) : "Vos ministres ont aboli la cravate. Avec la mienne, que va-t-il se passer, chère madame ?
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